Cet univers musical s’est lentement et longuement façonné à l’écoute des compositions d’un des musiciens les plus novateurs de son temps à savoir Mark Hollis (1955-2019).

J’ai suivi pas à pas de 1986 à 1998 son passionnant parcours depuis ses compositions pour son groupe Talk Talk, jusqu’à son album solo éponyme qui signa le chant du cygne de sa carrière musicale.

La musique de Mark Hollis est une musique d’esprit, dont l’écoute attentive inspire le retour à soi dans le silence et la solitude. Douceur, pudeur, mélancolie, fragilité, profondeur, sincérité, éclats de colère sont autant de sensations et d’émotions révélées par l’instrumentation iconoclaste et la voix tellement particulière d’Hollis qui trahissent ses débuts dans le mouvement punk.

Le remarquable travail de l’ingénieur du son Phil Braun qui a travaillé avec des grands noms de la musique (Led zepellin, David Bowie, Bob Marley, etc.) donne à la musique d’Hollis un son et une authenticité hors du commun qui nous donne l’illusion d’être dans la pièce avec les musiciens.

La manière si particulière qu’avait Mark Hollis de composer, en accolant des fragments musicaux issus d’interminables sessions d’improvisation, a également été pour moi une source profonde d’inspiration et de questionnement sur le processus musical.

J’ai composé les morceaux de cet univers en m’imprégnant le plus possible de cet état d’esprit si particulier pour rendre un hommage à ce grand maître de musique qui nous a quitté trop prématurément.

Dans le morceau « Dream Colors », j’ai repris à la contrebasse le célèbre ostinato joué par le piano sur le morceau « Life what’s you make it » paru sur l’album Color of Spring paru en 1986.